Cet article est un résumé du livre Le grand art de la petite conversation écrit par Debra Fine. Très bon livre si vous avez des blocages pour lancer des discussions. Bien qu’il reste basique, il y a d’intéressantes leçons à tirer.
Quel est l’enjeu majeur de la petite conversation ?
Dans une journée, nous avons régulièrement de petites discussions avec les autres. Elles permettent de:
- éviter le silence dans une conversation.
- créer des relations plus poussée avec les autres.
- se sentir à l’aise dans les événements où on ne connaît personne.
- créer un avantage concurrentiel : les gens achètent d’abord chez les entreprises avec lesquelles ils ont de bonnes relations.
Il y a deux façons de devenir bon dans l’art de la petite conversation :
- prendre des risques : faisons l’effort d’engager nous-mêmes la conversation avec les autres et de surmonter le « risque » de se faire rejeter.
- endosser la responsabilité : nous devons être pro-actifs pendant une conversation. Mettons les autres à l’aise, proposons des sujets, relançons la conversation quand il y a un silence…
« Attention, si vous croyez que la maîtrise de la petite conversation signifie devenir un beau parleur dans le style vendeur de tapis, vous faites erreur. »
Oubliez les conseils de maman quand vous étiez enfant
Étant enfant, nous avons tous entendu les propos suivants :
- tout vient à point qui sait attendre.
- le silence est d’or.
- on ne prend la parole qu’après avoir été présenté.
- on ne parle pas aux inconnus.
Ces adages doivent être oubliés pour développer l’art de la conversation. Il faut même faire exactement l’inverse.
Parlez aux inconnus
« Considérez d’abord un inconnu comme une personne susceptible de donner une autre dimension à votre vie et non comme quelqu’un à éviter. »
Le problème du silence
L’auteur raconte deux anecdotes pour montrer les deux limites d’être trop silencieux
- Être silencieux = être invisible.
- Être silencieux = donner une image d’arrogance. Certaines personnes ne verront pas votre timidité et penseront que vous ne leur adressez pas la parole volontairement.
Liste d’ice-breaker pour le monde de l’entreprise
- Comment avez-vous eu cette idée ?
- Que préférez-vous dans votre profession ?
- Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un venant de débuter dans votre branche ?
- Comment avez-vous débuté dans le métier ?
- …
Liste d’ice-breaker d’usage courant
- Parlez-moi des plus belles vacances que vous ayez passées.
- Quelles étaient vos idoles quand vous étiez petit ? Est-ce toujours les mêmes aujourd’hui ?
- Quelles est votre occupation favorite quand vous êtes seul ?
- …
Engagez la conversation
1. Prenez l’initiative de sourire et de dire bonjour aux autres
Lorsqu’une personne vous sourit, vous souriez à votre tour, n’est-ce pas ? Pourtant, vous n’éprouvez aucune gêne et ça vous rend même heureux de voir des gens rayonnants. Devenez donc cette personne qui prend l’initiative et qui dit bonjour aux autres en souriant. Rien qu’en faisant ça, vous vous facilitez la tâche pour bavarder par la suite.
2. Retenez le prénom de votre interlocuteur
Quand vous faites l’effort de retenir le prénom d’une personne, ça montre que vous lui portez un réel intérêt. Si vous avez oublié le nom d’une personne, soyez honnête et redemandez-lui le plus vite possible.
« Ne remettez jamais à plus tard le rappel d’un nom qui vous a échappé avant de vous engager dans une conversation, vous pourriez le regretter. »
Enfin, évitez les surnoms ! Beaucoup de gens détestent ça. De même, soyez sûr de bien prononcer (et épeler) leur prénom.
3. Prenez les devants et rappelez votre prénom en début de discussion (ne laissez pas l’autre en galère)
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Initiez et faites durer la conversation
Essayez d’aborder les gens qui sont seuls. C’est plus facile de parler à deux que de se joindre à un groupe. Souvent, les gens sont soulagés que quelqu’un fasse le premier pas pour eux.
Pour lancer une conversation, ça ne suffit pas de lancer une phrase du type « Ce restaurant est excellent ! ». Votre interlocuteur doit pourvoir rebondir facilement sur vos propos. Essayez plutôt : « Ce restaurant est excellent ! Quel est votre restaurant préféré ? Pourquoi ? »
Une fois que vous avez initié, la suite est beaucoup plus facile. Il suffit de s’intéresser sincèrement à l’autre et c’est parti !
Intégrer un groupe en plein discussion:
- Portez votre intérêt sur celui qui a la parole, tout en restant légèrement en retrait.
- Immiscez-vous dans le groupe en montrant que vous suivez attentivement la discussion.
- Pour commencer, c’est mieux d’exprimer un opinion en accord avec le groupe. Attendez d’être « accepté » pour donner votre avis.
Proposez des sujets de conversation
1. Posez des questions ouvertes comme par exemple :
- décrivez-moi ____?
- Comment avez-vous____?
- Qu’est-ce qui vous a amené à___?
2. Approfondissez les réponses
Quand vous demandez à votre collègue comment s’est passé son week-end, ne vous contentez pas de sa réponse « oui et vous ? « . Approfondissez et essayez de vraiment vous intéresser à ce qu’il a fait. Soyez conscient des signes non-verbaux : si la personne n’a pas le temps de parler, n’approfondissez pas évidemment.
« Chaque fois que vous entamez un dialogue par une question, préparez-vous à aller plus loin afin que votre interlocuteur sente le sérieux de votre intérêt. »
3. Exploitez toutes les informations données pour nourrir la conversation
En fonction de ce que vous dit la personne, de sa tenue vestimentaire, de l’aménagement de son bureau, des photos encadrées, il est toujours possible de trouver de nouveaux sujets de conversation.
Apprenez à mieux écouter
« L’obstacle le plus préjudiciable à la conversation interpersonnelle est l’inaptitude d’un interlocuteur à l’écoute intelligente, sensible et perspicace de l’autre. » Carl Rogers
L’écoute se voit et se verbalise:
- maintenez un contact visuel avec celui qui parle
- gardez une posture ouverte et amicale
- réagissez verbalement à ce que voit dit votre interlocuteur : oui, je vois…; Cela a dû être difficile…; auriez-vous un exemple ? …
Une bonne conversation s’équilibre entre la parole et l’écoute : ne monopolisez pas la parole, mais exprimez-vous avec générosité quand c’est à votre tour de parler.
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Prévenez les silences gênants
1. Préparez-vous avant un événement. Pas besoin de tergiverser longtemps, mais réfléchissez à des sujets potentiels. Si vous avez peur d’oublier vos idées, notez les sur votre téléphone.
2. Évitez la question « quoi de neuf ». Généralement la réponse est « pas grand chose » et ça tue immédiatement la conversation. Quand vous revoyez une personne que vous n’avez pas vue depuis longtemps, votre but n’est pas de reprendre la discussion là où elle en était, mais de comprendre ce qui a changé depuis. Posez des questions du type:
- Quelles sont les dernières nouvelles de____?
- Qu’est-ce qui s’est passé dans notre travail lors de notre dernière rencontre ?
- Comment s’est passé votre année ?
3. Éliminez les croyances suivantes :
- Craindre d’être ennuyeux à cause de sa vie banale. La vérité, c’est que nous avons tous une vie banale. Et tout le monde vit des choses extraordinaires de temps en temps.
- Avoir peur de paraître trop égocentrique ou vaniteux.
4. Trouver les bons compliments
Un bon compliment souligne la singularité de ce qu’on admire. Un compliment hors pair va plus loin car il donne de la matière à la conversation : « j’adore votre pull (bon compliment). Cette couleur met vraiment en valeur celle de vos yeux (compliment hors pair). »
Exemples de bons compliments :
- J’apprécie à quel point vous êtes organisé pour nos réunions. Cela rend le travail plus facile.
- Il a dû vous falloir beaucoup de courage pour changer de profession au moment où vous étiez au sommet de votre carrière. Je suis impressionnée !
- Quelle détermination vous avez ! Je trouve remarquable que vous preniez le temps de bien vous entraîner pour le marathon, félicitations !
- Vous savez voir le bon côté des choses. C’est un plaisir de travailler avec vous.
Affirmez-vous dans vos conversations
L’auteur donne quelques exemples de phrases à éviter pour mieux vous affirmer:
- Quand est-ce que cela sera prêt ? Dites plutôt : Pourriez-vous me faire ça pour mardi ?
- Puis-je vous interrompre une minute. Puis-je vous poser une question ? Dites plutôt : Excusez-moi de vous interrompre…
- J’essayerai de vous rappeler cette semaine. Dites plutôt : Je vous appellerai au plus tard la semaine prochaine.
Reconnaitre les huit « criminels » de la conversation
Nous avons tous rencontré l’un des profils suivants au moins une fois pendant une conversation. Il se peut également qu’on ait soi-même été l’un deux :
1. Le policier : il pose des questions sans arrêt donnant l’impression de faire un interrogatoire. Il enchaîne les questions sans vraiment approfondir les précédentes. Il ne laisse pas le temps à l’autre de lui poser des questions.
2. Le matamore : il vante ses exploits, il embellit la réalité et il donne l’impression d’être un être brillant. On se sent misérable après une discussion avec lui. Une variante du matamore est de ne jamais dévoiler sa grandeur devant des inconnus. Il préfère en parler à sa garde rapprochée pour qu’elle aille passer le mot.
3. Le supérieur : Il ne se vante pas de prime abord, mais il aura toujours une histoire plus intéressante à raconter que les autres. Par exemple, vous racontez vos vacances au Cap d’Agde et il surenchérit sur ses vacances en Corse. Puis toute la suite de la discussion porte sur la Corse et votre sujet est tombé à l’eau.
4. Le monopolisateur : il prend la parole puis la garde. Au début, on le laisse s’exprimer car il parle bien. Sauf qu’il ne s’arrête pas et raconte tous les aspects de sa vie. De plus, il est convaincu de rendre service au groupe en évitant les silences.
5. Le coupeur de parole : il coupe rarement la parole aux inconnus. Toutefois, il le fait avec les gens qu’il connait bien. Souvent, c’est parce que la discussion ne va pas assez vite pour lui.
6. Le rabat-joie : il tue la discussion en ne respectant pas les conventions sociales. Vous lui demandez « Qu’avez-vous fait ce week-end », il vous répond « rien ». Il ne fait aucun effort pour prolonger la discussion.
7. Le je-sais-tout : On en connaît tous un. Quoi que vous disiez, il connaît. C’est insupportable.
8. le donneur de conseil : Rien n’est impossible pour lui, même lorsque vous ne cherchez pas de solution. Vous parlez de vos problèmes pour trouver de réconfort et de la compassion et vous vous retrouvez avec un plan d’action en 10 étapes.
Mettez fin à une conversation avec élégance
Si votre objectif est de rencontrer des prospects, vous ne pouvez pas vous éterniser avec chacun de vos interlocuteurs. Il faut savoir quitter la conversation.
1. Au moment de partir, rappelez pourquoi vous avez initié un échange et ramenez la conversation à ce sujet. Par exemple : « C’était passionnant de parler avec vous d’intelligence artificielle… Je dois absolument aller voir une autre cliente avant qu’elle ne parte. Merci d’avoir partagé votre expérience avec moi. » Pas besoin de s’excuser de son départ. Soyez le plus honnête possible.
2. Utiliser la technique du journaliste George Plimpton : il disait qu’il avait toujours deux boissons à la main. S’il voulait s’éclipser d’une conversation, il s’excusait poliment en disant qu’il devait apporter l’autre verre à quelqu’un.
3. Ayez des objectifs clairs et préparés. Vous allez gagner un temps fou. De plus, cela vous donnera des raisons pour partir d’une discussion. Par exemple : Suzanne, j’ai des problèmes avec mon Mac ces derniers temps. Connaissez-vous quelqu’un ici qui se débrouille bien en informatique ? Quelle que soit sa réponse, vous pouvez quitter la conversation pour résoudre votre problème, tout le monde comprendra.
4. Finissez par un remerciement ou une valorisation de votre interlocuteur :
- J’ai vraiment apprécié de parler avec vous de votre nouvelle société
- Je suis ravi que vous m’ayez initié à ____. C’est passionnant.
- C’est si gentil de votre part de me présenter à ____.
- Merci pour cette conversation si agréable.
Conclusion – Le grand art de la petite conversation
Vers la fin, Debra Fine parle de comment utiliser ses compétences en bavardage dans le cadre de la séduction, d’un événement networking ou encore d’une soirée mondaine. De plus, elle fournit beaucoup de phrases toutes faites tout au long du livre: c’est extrêmement pratique et concret.
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