Comment faire une bonne présentation orale ?

Nous passons énormément de temps à faire des présentations orales. D’abord pendant nos études, puis ensuite pendant notre carrière professionnelle. Pourtant, nous ne sommes quasiment jamais formés à présenter avec dynamisme et efficacité. D’ailleurs, lorsque nous étions étudiants, nous n’étions jamais évalués sur la présentation en elle-même, mais uniquement sur son contenu. Dans cet article, nous allons remédier à ce problème : vous allez découvrir comment faire une bonne présentation orale afin de rendre votre message clair et convaincant. Bonne lecture !

 

Bien se préparer pour réussir sa présentation orale

Durant mes études, j’ai eu la chance de faire un échange universitaire aux États-Unis. A cause des cours choisis, je me suis retrouvé seul étranger avec uniquement des Américains. Et là…j’ai pu voir à quoi ressemble une présentation à l’américaine : c’est quasiment un show ! Les étudiants se déplacent dans toute la salle, ils maintiennent l’eye contact avec tout le monde, ils connaissent leur texte par cœur, ils racontent des histoires, etc… Évidemment, ça dépendait des cours et des critères d’évaluation. Mais de façon générale, la qualité des présentations orales étaient bien supérieures aux présentations françaises.

Ayant dû moi-même réalisé une présentation avec un groupe d’américain, voici comment se déroulait la présentation :

• Ils passaient au moins deux à quatre heures à répéter uniquement la mise en scène et le texte de leur présentation. Ça implique de finir l’écriture du contenu assez tôt.
• Notre présentation était limitée à 30 minutes (nous étions pénalisés si nous dépassions). Nous avons dû réaliser la présentation plusieurs fois la présentation en entier tout en chronométrant.
• Ils réservent la salle où aura lieu la présentation en amont pour tester le matériel: le son, le rétro-projecteur, les câbles HDMI…

Il n’y a pas de secret. Une bonne préparation fait la différence. Je sais que ça prend davantage de temps, mais si les enjeux de votre présentation orale sont élevés, alors vous n’avez pas le choix.

 

Commencer avec une bonne accroche

Dans une présentation orale, votre auditoire se rappelle principalement du début et de la fin de votre intervention. D’où l’importance de particulièrement travailler ces deux parties. Voici trois accroches que je recommande :

1. Poser une question rhétorique (c’est-à-dire qui n’attend pas de réponse) : ça vous permet de rentrer directement dans le vif du sujet et impliquer son auditoire.
2. Raconter une anecdote : nous sommes accrocs aux histoires et peu de gens osent commencer ainsi. Ils ont peur que ça fasse too much.
3. Annoncer immédiatement votre grande idée : « Aujourd’hui, vous allez découvrir les 3 raisons qui…« . N’hésitez pas à trouver des accroches qui vendent. Plus vous parvenez à attiser la curiosité, plus votre présentation prend de la valeur.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article suivant : Comment commencer une présentation ?

 

Trouver une problématique claire et pertinente

Pour faire une bonne présentation orale, vous devez résoudre un problème clair. Sans problème, il n’y a aucune raison de parler. C’est comme regarder un film Hollywood sans aucune intrigue. Voici les caractéristiques d’une bonne problématique :

• pertinente : votre problématique doit vous permettre d’aborder des sujets en profondeurs. Si on peut y répondre par oui ou non, alors évidemment, ce n’est pas une bonne problématique.

• surprenante : essayez d’aborder un sujet sous un angle différent. Par exemple, le documentaire Netflix The Game changers a eu un énorme succès notamment parce que l’angle utilisé était original. Au lieu de dire « Arrêter de manger de la viande parce que la planète va exploser« , ils ont choisi l’angle suivant : « Vous voulez améliorer vos performances physiques ? Arrêtez de manger de la viande. » Soudainement, le sujet devient intéressant car il est surprenant. Pourtant, dans les deux cas, la problématique est la même « pourquoi il faut arrêter de manger de la viande ».

• suffisamment restreinte : parfois quand on nous demande de faire une présentation sur un thème, nous avons envie d’aborder tous les sujets. Nous faisons donc un énorme travail de synthèse et de condensation pour parler d’un sujet complexe en 20 minutes. Mais c’est une erreur. Pour faire une bonne présentation orale, choisissez qu’un seul « sous-thème » de votre thème principal, et approfondissez-le. Votre présentation deviendra plus intéressante et compréhensible.

 

Apporter de la variété pour faire une bonne présentation orale

Les présentations les plus ennuyeuses sont toujours les plus monotones : généralement, il y a un intervenant et il fait passer ses diapositives du début à la fin. Résultat ? On décroche après cinq minutes : trop de monotonie !

Vous voulez faire une bonne présentation orale ? Alors essayez de faire des changements rythmes toutes les cinq minutes au moins. Voici quelques idées de changements:

• poser une question
• faire passer une vidéo
• commencer une activité ou un ice-breaker
• raconter une histoire
• …

Tout ce qui bon pour casser le rythme, faites-le ! Il n’y a pas besoin de faire de beaucoup : parfois un simple changement de voix est suffisant. Mais alors, pourquoi tout le monde ne fait pas ça ? La réponse est simple: ça demande du travail. C’est bien plus facile de préparer 42 diapositives et de les commenter une par une. A l’inverse, réfléchir à apporter du rythme et des changements nécessitent du temps, de la préparation et de l’entraînement.

 

Faire un bon Powerpoint

C’est quand même pratique un Powerpoint. Ça vous évite d’apprendre votre texte par cœur, ça apporte du visuel qui facilite la compréhension (normalement) et votre auditoire peut revenir sur vos diapositives une fois votre présentation terminée. Pour toutes ces raisons, le Powerpoint ne risque pas de disparaître ou d’être remplacé.

Plusieurs éléments à prendre en compte avant de vous lancer dans l’élaboration de votre Powerpoint:

• Est-ce que votre auditoire est censé se servir de votre support une fois votre présentation finie ? Si oui, alors vous n’avez pas le choix. Il faut élaborer des diapositives autoporteuses. Deuxième solution, vous faites une présentation destinée à l’oral, et une présentation de synthèse. Ça prend beaucoup plus de temps et dans la vraie vie, je n’ai jamais vu personne faire ça.
• La recommandation est la suivante quant à la quantité d’informations sur chaque slide : plus votre auditoire est grand, plus vos slides doivent être légères. Inversement, moins il y a de public, plus vous pouvez vous permettre de charger vos diapositives.

Faire un bon Powerpoint est un sujet à part entière. Je pourrais en parler pendant longtemps. Pour en savoir plus, je vous invite vraiment à lire mon article : Comment faire un Powerpoint professionnel et design ?

 

 

Parler avec assurance et clarté

Votre voix communique votre confiance en soi, la crédibilité, l’assurance, la passion… Rien qu’en travaillant sa voix, il y a moyen de transformer une présentation médiocre en présentation brillante. Dans cette partie, je vous dévoile l’unique élément vocal à changer si vous souhaitez améliorer votre présentation de 25% immédiatement :

Supprimez le langage faible

Ça vous semble trop simple ? Je vous garantis pourtant que ça fera la différence. De plus, ce n’est pas si facile de le supprimer, car il s’agit souvent d’une habitude profondément ancrée. Le langage faible est de trois ordres :

• les tics verbaux comme « euh »; « voilà »; « donc »; « tout simplement »… Dès que nous ne sommes pas à l’aise, ces tics verbaux reviennent au galop.  Pour parvenir à les éliminer, vous avez besoin de deux choses : un retour extérieur afin de savoir combien vous en faites et de l’entraînement.

• Les verbes qui nuancent vos propos du type : « je pense que »; « il me semble »; « je ne suis pas sûr »… Évidemment, il ne s’agit pas de devenir un morveux arrogant qui croit avoir toujours raison. En revanche, quand vous affirmez quelque chose, assumez jusqu’au bout. A l’inverse, si vous ne connaissez pas une réponse à une question, assumez votre ignorance. Soit vous savez, soit vous ne savez pas, mais il ne doit pas y avoir d’entre deux.

• Les phrases trop vagues et générales. Par exemple : « La technologie va bouleverser le monde demain et beaucoup de gens vont perdre leur emploi ! ». Cette phrase ne veut rien dire : de quelle technologie parle-t-on ? « Demain« , c’est dans combien de temps ? « Beaucoup de gens« , mais qui concrètement ? Plus vous êtes spécifiques et concret, plus vous intéresserez votre audience.

Si ce sujet vous intéresse, j’ai écrit l’article suivant : Comment travailler sa voix pour s’affirmer à l’oral ?

 

Présenter avec passion et engagement

Pour faire une bonne présentation orale, il faut convaincre son auditoire que ce que vous dites est passionnant. Or, pour communiquer cet enthousiasme, il y a un outil particulier : votre communication non-verbale. Voici cinq éléments à travailler pour transmettre la passion :

• Avoir une voix dynamique et un ton varié.

• Engager son audience avec le regard.

• Parler avec ses mains – La psychologue V.Van Edward s’est rendu compte qu’il y avait une corrélation entre le nombre de vue des conférences TED et le nombre de gestes. En moyenne, les meilleurs intervenants TED font 465 gestes en 18 minutes contre 272 pour les « moins » bons.

• Montrer que vous êtes là pour servir –  on ressent toujours la différence entre un intervenant qui parle parce qu’il doit le faire et un intervenant qui veut aider son auditoire. Le premier se fiche du public (et probablement de son sujet), tandis que le second montre qu’il est tellement convaincu par sa présentation qu’il met l’effort pour aider l’audience.

 

Ne pas négliger sa conclusion

La conclusion, à l’instar de l’introduction, est la partie qui restera le plus dans la mémoire de votre auditoire. Vous ne pouvez pas la négliger. Il y a plusieurs façons de conclure, mais je vous recommande de suivre le plan suivant :

1. Rappelez la problématique initiale.
2. Récapitulez vos principaux arguments (la répétition est indispensable pour la mémoire).
3. Faites une ouverture ou proposez une citation inspirante. C’est le moment émotionnel de votre présentation.
4. Remerciez sincèrement et simplement votre auditoire.
5. Faites un appel à l’action : profitez de l’attention finale pour faire passer les gens à l’action. Il n’y aura pas de meilleur moment.

Les trois derniers éléments du plan sont optionnels et interchangeables en fonction de votre présentation. Par exemple, si vous préférez finir avec les remerciements, ça ne pose aucun problème. C’est à vous de voir. J’approfondis le sujet de la conclusion dans cet article : Comment conclure un discours en 5 étapes ?

 

Réussir la séance de questions-réponses

La séance de questions-réponses peut être stressante étant donné qu’on ne sait pas à quoi s’attendre. Pourtant, c’est possible d’augmenter les chances de réussite:

• Anticipez les questions en préparant suffisamment d’annexes (c’est le moment de sortir les tableaux et les schémas compliqués).
• Ne faites jamais une tête surprise au moment où on vous pose une question. Gardez le poker face.
• Si vous ne connaissez pas une réponse, assumez votre ignorance et proposez de revenir avec une solution plus tard.
• Répétez la question de votre interlocuteur: vous gagnez du temps et vous permettez à tout le monde d’avoir bien entendu la question.

 

Soigner son langage non-verbal pour faire une bonne présentation orale

Des chercheurs du MIT ont analysé le comportement d’entrepreneurs pendant une compétition de pitch de ventes. Ils ont essayé de comprendre ce qui différencie les meilleurs commerciaux des moins bons. Ils ont identifié quatre comportements qui décrédibilisent l’orateur :

1. Croiser les bras.
2. Bouger frénétiquement et ne pas rester bien ancré dans le sol.
3. Se toucher le visage, les cheveux ou la nuque ou encore l’estomac.
4. Se tripoter les mains ou un objet.

Pour faire une bonne présentation orale, il faut prêter attention à ces détails. Bien qu’ils ne soient pas forcément conscients chez votre jury, ils communiquent le message suivant : « Je ne suis pas digne de confiance ». Or, c’est vraiment ce que vous voulez éviter.

 

Conclusion – comment faire une bonne présentation orale ?

Comme vous pouvez le constater, faire une bonne présentation orale demande du travail. Pourtant, vous pouvez être certain de vous distinguer si vous appliquez les dix principes de cet article. L’autre point important : on ne devient pas excellent en prise de parole du jour au lendemain. Pour cette raison, je vous recommande de sauter sur chaque occasion de faire une présentation. Plus vous en ferez, plus vous serez à l’aise le jour d’une présentation à fort enjeux.

J’espère que cet article vous a plu. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires. Vos retours sont précieux.