Comment avoir confiance en soi pour parler en public ?

Parler en public demande une vraie dose de courage et de confiance en soi. C’est normal d’avoir peur, personne ne fait son malin au moment de prendre la parole. Dans cet article, je vous partage toutes les stratégies que j’ai utilisées au début lorsque j’ai commencé mon travail de magicien. Elles ont fonctionné pour moi, il n’y a pas de raison qu’elles ne fonctionnent pas pour vous. Bonne lecture !

 

Travailler le contenu de votre présentation orale

L’expression « Fake it until you make it » m’énerve parce qu’on l’entend tellement souvent qu’on commence à y croire. Or, elle ne s’applique vraiment pas à la prise de parole en public. Il ne suffit pas de donner l’impression d’avoir confiance en soi pour avoir confiance en soi. Ou du moins, ce n’est clairement pas suffisant.

Pour être confiant avant de parler en public, il faut d’abord être convaincu par ses propos. Et pour être convaincu, il faut travailler son contenu. Si vos propos sont superficiels et vos arguments insuffisants, alors vous risquez de passer un mauvais moment. Vous devez trouver de bons exemples, anticiper les questions et les objections, bien comprendre les raisonnements …

 

Répéter, encore et encore, pour gagner en confiance en soi

«La chance est ce qui arrive quand la préparation coïncide avec l’opportunité.» – Sénèque.

Les comédiens, les musiciens, les militaires prennent un temps fou à répéter, répéter et encore répéter. Ils savent que c’est indispensable pour avoir suffisamment de confiance et d’automatisme le jour de la performance. Ce qui est une évidence pour ces métiers, l’est beaucoup moins pour le grand public lorsqu’il s’agit de parler en public. Il y a une sorte de mythe comme quoi la prise de parole, c’est du talent : soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas.

C’est presque mal vu de répéter avant un discours important. Généralement, quand on s’entraîne avant une présentation, voici le type de commentaire qu’on entend:  « ben qu’est-ce qui se passe, t’es stressé ? Pas besoin de t’entraîner, t’en fais pas, tout va bien se passer. » La personne qui s’entraîne passe pour une personne stressée et tendue. Pourtant, c’est ce qu’on devrait tous faire.

La différence entre les étudiants français et américains

J’ai étudié pendant un semestre dans une université américaine. La première fois que j’ai assisté à une présentation orale d’étudiants américains, j’étais scotché : ils parlaient tous avec aisance, leurs présentations étaient dynamiques, et ils parlaient spontanément et sans note. Puis très vite j’ai compris.  A mon tour, j’ai dû réaliser une présentation orale avec trois autres Américains. A la grande différence des Français, les Américains prennent plusieurs heures à répéter le texte, la mise en scène, la répartition des paroles… Le résultat ne peut qu’être meilleur.

Est-ce que les étudiants américains sont plus intelligents que les français ? Non pas du tout, la différence se trouve dans les critères d’évaluation. En France, nous sommes uniquement évalués sur le fond de notre présentation et non sur la forme. Ce n’était pas le cas de l’université dans laquelle j’ai étudié. Mon objectif n’est pas de critiquer le système d’éducation français, mais de souligner l’importance de l’entraînement.

Dans l’idéal, voici les cinq conditions d’un bon entraînement :

• S’entraîner plusieurs jours en avance: notre mémoire est plus efficace lorsqu’elle a plusieurs nuits à son actif.

• Répéter tous les jours: c’est encore un principe fondamental de la mémorisation. Plus vous faites une tâche régulièrement, mieux vous vous en imprégnez.

• Recevoir des feedbacks de ses répétitions grâce à des vidéos ou des proches qui vous donnent leur avis. Sans ce point de vue extérieur, on ne se rend pas compte de certains mimiques ou tics.

• Essayer de reproduire les conditions réelles : habillez-vous comme le jour J, aménagez-vous une petite scène, faites votre présentation du début à la fin, faites venir des proches pour assister à votre présentation… Plus vous habituez votre cerveau à ce qu’il va se passer en vrai, moins il sera stressé.

• Ne pas modifier la présentation au dernier moment. Malgré le stress et la tension, il faut faire confiance au travail déjà réalisé en amont. Martin Luther King, la veille de son fameux discours, a supprimé la partie « I have a dream » que son conseillé trouvait trop cliché. Finalement, au dernier moment, le pasteur a de nouveau changé d’avis après que la chanteuse Mahalia Jackson lui ait crié : « Parler leur de ton rêve, Martin ! ». Il a bien fait. Il est inutile de répéter pendant des jours si c’est pour tout modifier au dernier moment.

 

Rappelez-vous pourquoi vous parler en public : une bonne motivation favorise la confiance en soi

Monica Lewinsky, tristement célèbre pour « l’affaire Lewinsky », a réalisé une conférence TED en 2015 où elle raconte à quel point elle a souffert de cette médiatisation. C’était une conférence vraiment angoissante pour elle, l’exposition médiatique l’avait déjà traumatisé. Pourtant, c’était sa façon à elle de se réapproprier son histoire. Elle savait que c’était important et qu’elle devait réussir.

Dans le livre Parler en public : TED le guide officiel, M. Lewinsky explique comment elle a surmonté sa peur de parler en public. Voici un extrait :

« Dans certaines formes de méditation, quand votre esprit s’égare ou que « l’esprit singe » s’empare de vous, on vous conseille de revenir à la respiration ou à votre mantra. C’est ce que j’ai fait avec mon angoisse. Je me suis efforcée de revenir à mon objectif aussi souvent que possible. J’ai deux mantras et l’un deux est : C’EST CA QUI COMPTE. En fait je l’avais griffonné en haut de la première page de mon texte, et je l’avais sur scène avec moi. L’autre mantra qui a bien marché pour moi est : JE PEUX LE FAIRE. »

Pour avoir le courage et la confiance pour parler en public, il faut avoir une motivation très forte. C’est important de toujours se rappeler POURQUOI vous prenez la parole. Se concentrer sur son objectif est la meilleure façon de ne pas penser à tout ce qui peut arriver de mal.

Trouvez-vous un mantra et accrochez-vous y !

 

Parler en public le plus souvent possible pour une meilleure confiance en soi

La confiance en soi grandit dans l’action. Lorsqu’on n’a aucune aucune expérience en prise de parole en public, c’est normal de ne pas avoir confiance en ses capacités, on ne les a jamais testé ! Malheureusement, on attend souvent les présentations à fort enjeux pour s’y intéresser.

Pourtant, dans la vie de tous les jours, les occasions pour s’exprimer en public sont nombreuses:

• Parler de son projet en réunion d’équipe.
• Exposé oral.
• Les événements familiaux (discours de mariage, discours de célébration).
• Tenir un discours de remerciement pendant les pots de départ.

Et si vous n’avez pas d’opportunités similaires dans votre métier, alors il est possible de s’inscrire à des clubs pour mieux parler en public : Toastmaster, troupe de théâtre, club d’improvisation… La meilleure façon d’avoir confiance en soi pour parler en public, c’est de parler en public. C’est bête et méchant.

 

Prendre confiance en soi grâce à point de vue extérieur

Lorsqu’on stresse avant un moment important, nous avons tendance à nous focaliser sur tout ce qui ne va pas. Notre estime de soi diminue et on a l’impression de tout faire de travers. Lorsqu’on atteint ce point, il faut abandonner l’auto-critique, elle devient contre-productive. Lorsqu’on est plongé 24h/24 dans la répétition, on perd le sens de ce qui est bien ou mauvais.

A la place, appelez un proche et demandez-lui de jouer le rôle de jury et d’analyser votre performance. Vous verrez qu’il vous donnera des points d’amélioration, mais il vous donnera également des points positifs. Le résultat est toujours le même: ce n’est jamais aussi désastreux qu’on le croit quand on veut bien faire. De plus, les points d’amélioration sont rarement ceux auxquels on pense.

Voici les commentaires de Monica Lewinsky après une répétition :

« J’avais prévu de m’en aller juste après la répétition, mais les réactions ont été tellement positives que j’en suis restée abasourdie. J’attendais toujours un mais, ou un malheureusement…Rien à dire. J’ai un peu bloqué sur cette réaction, mais j’ai fini par me dire que si le staff des conférences TED trouvait mon speech assez bon, je ferais mieux de le garder. Je devais manquer de recul. »

Évidemment, je ne dis pas qu’il n’y aura rien à redire pendant vos répétitions. Mais le regard des autres permet parfois de relativiser et de rassurer.

 

Préparer tous les détails logistiques en avance

Lorsque je parle de détails logistiques, je pense à la tenue vestimentaire, la clé USB avec votre support Powerpoint, le plein d’essence de la voiture… En bref tous les détails qui posent problème le jour J si on n’y a pas pensé. C’est toujours dommage de s’ajouter un stress supplémentaire qui aurait pu être évité en anticipant davantage.

Faites la liste en avance de tous ce dont vous pourriez avoir besoin :

• un carnet
• un stylo
• une chemise repassée
• un câble HDMI
• Clé USB
• Chargeur du smartphone
• GPS
• Bonbons à la menthe
• etc

Une fois que c’est fait, préparez votre sac de manière à ce qu’il soit prêt. Cette stratégie m’a sauvé plus d’une fois dans mon métier de magicien. Il arrive fréquemment que je doive intervenir sur un événement au dernier moment. Pour éviter de me faire surprendre et prendre un coup de stress, j’ai toujours un sac prêt avec tout mon matériel et une chemise repassée qui m’attend.

Encore une fois, il n’y a rien de révolutionnaire, mais vous vous remerciez tellement le jour où vous aurez tout prévu.

 

Si possible, mettez-vous à l’aise pour parler en public

être à l’aise = se sentir en confiance = meilleure prise de parole en public

On essaye toujours de ressembler aux meilleurs orateurs lors de notre présentation : on fait de grands gestes, on parle sans les notes, on se déplace d’un bout à l’autre de la salle, on pose des questions au public…En bref, on fait le show ! Et si vous y parvenez, tant mieux. Ça rendra votre présentation dynamique, passionnante et mémorable. Mais ça ne signifie pas que tout le monde doit adopter ce standard.

Voici ce que vous pouvez faire si ça vous rassure (même si tous les coachs de prise de parole vous diront l’inverse) :

• Lire son texte et rester derrière son pupitre (ou son ordinateur). Si ça vous met en confiance, c’est okay de lire son texte. C’est même parfois recommandé lorsqu’il faut prononcer un texte formel devant un public sophistiqué. Même certains intervenants TED lisent leur texte et ça ne les empêche pas de réussir. C’est le cas par exemple de Chimamanda Ngoszi: sa vidéo TED compte plus de 22 millions de vue en 2020.

• Rester assis pendant votre présentation. J’ai eu un enseignant en dernière année de Master qui était excellent. Il racontait toujours des histoires, il était drôle, ses exemples étaient concrets, tout le monde l’écoutait. Pourtant, il détestait être debout. Il restait donc assis sur sa chaise pendant les trois heures de cours et ça convenait à tout le monde.

• Vous avez besoin de boire de l’eau ou de faire une pause ? Prenez le temps de le faire.

Évidemment, nous ne sommes pas tous des intervenants TED ou des enseignants. Il n’est pas toujours possible d’imposer ses conditions. De plus, ça ne doit pas vous empêcher de réaliser une bonne performance. Par exemple, si vous lisez un texte (au lieu d’apprendre par cœur), alors vous devez vous efforcer de lever la tête le plus souvent possible pour créer une connexion avec l’auditoire.

 

Conclusion – Comment avoir confiance en soi pour parler en public ?

Parler en public est un exercice difficile. Quoi que vous ferez, ça sera toujours une épreuve stressante. Mais si vous attendez de ne plus avoir peur, alors vous risquez de ne jamais vous exprimer. Souvenez vous de la devise de la garde royale de la Grèce antique :

« Tous les hommes ont peur. Les braves font taire leur peur, avançant parfois vers la mort, mais toujours vers la victoire. »

J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser vos commentaires pour me dire ce que vous en avez pensé. Vos retours sont toujours intéressants !

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